Кафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота — страница 93 из 183

3, et les grands vents d’ouest, sud-ouest et nord-ouest n’ayant depuis le mois d’octobre presque pas cessé de souffler jusqu’à présent.

Mettez donc, Sire, la main à l’œuvre. Soyez l’ange tutélaire de Pétersbourg. Protégez Votre capitale contre les fureurs de l’océan. Il n’y a pas de temps à perdre; les 3 mois qui resteront après la discussion du plan suffiront à peine pour faire les préparatifs aussi nombreux que nécessaires pour commencer les travaux au printemps. Permettez-moi d’y contribuer de ma faible part. Je vais recommencer mon ouvrage. Daignez me dire que Vous voulez l’honorer de Votre attention. Une seule ligne de Votre main chérie me dédommagera amplement du désagrément d’être obligé de tout refaire , et voudrez-Vous la refuser à mon amour pour Vous et au zèle que je mets à saisir toutes les occasions d’être utile par mes connaissances et mon activité?

Votre Parrot

212. G. F. Parrot à Alexandre IER

Dorpat, 10 janvier 1825


Sire!

Je pars pour Pétersbourg, où j’arriverai en même temps que ces lignes. Je viens Vous offrir mon travail, espérant que Vous ne refuserez pas de le voir et son auteur, et de lui accorder par là sa plus douce récompense. Je vais à Pétersbourg, encore pour hâter par ma présence la résolution définitive. Car il n’y a pas de temps à perdre si les travaux doivent commencer avec le printemps. Outre les raisons de ne pas différer ces travaux que j’alléguai dans ma dernière lettre, il en est encore une, dont la première idée m’a fait frissonner. Supposez, Sire, que pendant une inondation et un ouragan, semblable à celui du 7 Nov., il éclate un incendie. Que deviendront Pétersbourg et ses habitants? Je ne veux pas peindre cette scène horrible. Mais elle est possible!

Je travaille à la dernière page de mon plan.

Votre Parrot


Ces lignes étaient déjà écrites lorsque je reçus un papier officiel de mon Ministre, par ordre de Sa Majesté Impériale, dont le contenu est que «comme l’on a déjà présenté beaucoup de projets semblables, Vous présentiez aussi le Vôtre au comité des routes de S. A. I. le Prince de Würtemberg»1.

Supprimerai-je ma lettre? – Non. J’ose Vous laisser lire dans mon cœur. Vous n’y verrez, Sire, autre chose que la persévérance, l’espérance, un attachement à Votre Personne chérie que rien ne peut vaincre.

Vous voyez les Architectes qui Vous présentent les plans d’un bâtiment ordinaire, et me renvoyez à un comité qui se plaira à traiter en écolier (comme cela a déjà eu lieu deux fois, dans l’affaire des corniches et dans celle des casernes2) un homme de mon âge, un homme de lettres dont le nom n’est inconnu dans aucun pays de l’Europe.

Je ne crains pas, Sire, les discussions scientifiques; au contraire j’avais espéré que Vous confieriez l’idée générale d’abriter Votre capitale contre les inondations, et de l’orner par des travaux hydrotechniques qui lui manquent dès sa naissance, à un comité extraordinaire composé des hommes les plus éclairés de l’Amirauté, du département des routes et du Corps du génie. J’espérais qu’après avoir pris Vous-même une idée générale de mon plan, Vous me renvoyeriez à ce comité pour le discuter avec lui. Car c’est en vain, Sire, que l’on croirait avoir saisi un plan de cette étendue par la description, qui, quoique plus volumineuse que je n’avais vue, ne contient pas quantité de renseignements et de calculs qui, s’ils y étaient admis, feraient de ce mémoire un livre entier, sans compter la réfutation des objections que l’on pourrait faire.

Si Vous avez, Sire, quelque prévention contre moi, que j’ose croire n’avoir pas méritée, jetez seulement un coup d’œil sur mes plans et Vous sentirez que ce travail étendu mérite qu’elle soit oubliée pour un instant.

Je logerai chez l’académicien Krug, au bâtiment de l’Académie à Wasiliostrow. Daignez m’y envoyer Vos ordres.

213. G. F. Parrot à Alexandre IER

Saint-Pétersbourg, 12 janvier 1825


Sire!

J’ai accompli Vos volontés. J’ai présenté mon mémoire et mes dessins au Duc Alexandre de Würtemberg, qui les a examinés avec beaucoup de soin pendant mon séance de 4 heures. Ce n’est pas à moi à répéter tout ce qu’il m’a dit de flatteur à cet égard; il a sûrement déjà fait son rapport à V. M.

Mais j’ai une grâce à Vous demander, Sire! la seule récompense pour ce travail, pour mon voyage, pour mon zèle. Je n’aspire d’ailleurs à rien et je Vous prie de prendre ce mot au pied de la lettre. Je n’aspire qu’au bonheur de Vous voir encore une fois dans ma vie. Voudrez-Vous me refuser cette dernière heure? Votre cœur résistera-t-il à cette prière? Pourrez-Vous être cruel envers Votre Parrot, que Vous avez si souvent pressé sur Votre cœur? Je ne veux que Vous voir. Je veux savoir où j’en suis avec Vous; je veux le savoir de Votre bouche. J’ai le droit de le demander parce que je Vous ai aimé, parce que Vous m’avez aimé. Je Vous plains, oui je Vous plains et ne voudrais pas être à Votre place, si Vous nommez ce sentiment romanesque. Ne méprisez pas Votre jeunesse, que la Russie et l’Europe entière regrettent; ne méprisez pas mon sentiment toujours jeune, et mûri et renforcé par la raison, l’expérience et l’âge même. Ne combattez pas Votre nature divine. Le moment où tout , Votre cour, Votre armée, Votre Empire et l’astuce des puissances, se résoudra à Vos yeux dans le brouillard qui sépare le temps de l’éternité, ce moment Vous rappellera Votre Parrot. – Faites que ce souvenir Vous soit consolant et cher.

Je Vous demanderai encore la faveur de voir l’Impératrice pour la dernière fois. Pour la dernière fois je veux renouveler dans mon cœur l’image de cet Être rare que le Ciel Vous a donné. Vous m’avez présenté à Elle la première fois. Finissez avec moi comme Vous avez commencé. Donnez-moi, donnez à Vous-même encore un de ces moments où Vous Vous abandonniez au bonheur pur, qui ne vient que du cœur, du cœur seul. Après cela soyez Empereur, rien qu’Empereur, pour moi.

Votre silence serait pour moi la plus cruelle réponse. Si Vous me refusez, faites-le au moins par une ligne de Votre main.

Votre Parrot

214. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, à la fin de janvier ou au début de février 1825]1


Sire!

J’ai appris hier du Duc de Würtemberg qu’après l’examen des plans (qui a eu lieu au comité pour cet examen) il en suivrait un second au Conseil du département hydraulique2 et qu’ensuite ce département formerait de toutes les idées proposées un plan définitif qui Vous serait proposé. Ainsi c’est Vous en dernier ressort qui déciderez et c’est ce que j’ai désiré. J’eusse à la vérité souhaité que Vous voulussiez présider à un comité composé du Duc, des deux ou trois membres les plus instruits du département pour discuter en Votre présence chacun des plans qu’on eût cru digne d’être admis à la concurrence et que l’auteur de chaque plan eût eu l’honneur d’être admis à cette discussion pour déployer ou défendre ses idées lorsque le tour de son plan serait venu. Deux séances, chacune de quelques heures, Vous eussent mis, Sire, en état de juger sur chaque point et par conséquent de choisir Vous-même ce qu’il y aurait de mieux, fort de toutes les connaissances qui eussent été déployées dans ces séances. Mais comme il paraît que la chose a déjà été décidée autrement, permettez-moi, Sire, de Vous offrir dans les pages ci-jointes quelques principes invariables auxquels il faut tenir pour ne courir aucun risque et ne pas acheter quelques avantages médiocres au prix de désavantages inappréciables. – Je suppose naturellement que Vous Vous êtes fait donner les plans et les mémoires.

J’ai déclaré, Sire, au Duc que je n’attends, que je ne veux aucune récompense pour ce travail et mon voyage; je l’ai chargé de Vous le dire. Mais cette déclaration n’empêche pas une restriction mentale. Je Vous demande ma récompense, celle que je Vous ai demandée si souvent, celle de Vous voir encore une fois. Lors de ma dernière lettre j’étais profondément attristé de Votre indifférence et ces moments douloureux ne me reviennent que trop souvent. À présent je veux faire taire le sentiment et Vous parler pure raison là-dessus.

Je Vous demande un seul entretien et si Vous trouvez que Vos principes d’aujourd’hui (après dix ans et dix ans si fertiles en grands événements je conçois qu’ils aient dû changer en plusieurs points) sont incompatibles avec les miens, alors cet entretien sera le dernier. Vous n’aurez pas même le désagrément de me le dire; je le dirai moi-même.

Jetez les yeux sur nos anciennes relations. Souvenez-Vous des nombreux conseils que <je Vous ai donnés> j’ai pris la liberté de Vous donner, que Vous m’avez demandés. En est-il un seul qui Vous ait été funeste? Rappelez-Vous que Vous me dites un jour: J’ai songé à Vous sur le champ de bataille d’Austerlitz: l’on m’a indignement trahi. Croyez-Vous que les Autrichiens soient les seuls, en dehors et au dedans, qui Vous trahissent? Rappelez-Vous l’affaire de Spéransky; Vous étiez si reconnaissant du conseil que je Vous donnai et qui calma en quelque chose Votre douleur. Ai-je jamais cherché à Vous dominer, comme tant d’autres? Ne me suis-je pas toujours contenté de Vous présenter les faits et les principes, sans jamais presser Votre décision? Eh! grand Dieu! Je voulais que Vous régnassiez, Vous seul; je n’ai jamais voulu que cela, j’y eusse trouvé mon bonheur, ma gloire, celle qui eût plu à la Divinité-même. Le système d’instruction publique que je Vous ai proposé, malheureusement exécuté à Dorpat seulement, n’a-t-il pas eu et n’a-t-il pas encore l’approbation de l’Europe; et si l’on témoigne du mécontentement, c’est qu’il n’est plus exécuté dans toute sa pureté.

Mais soit qu’aujourd’hui mes conseils Vous soient inutiles, Votre équité ne Vous dit-elle pas qu’un Être qui Vous est si dévoué, mérite, son vœu ne fût-il qu’une faiblesse, une condescendance que Vous avez pour tant d’autres auxquels il est si supérieur en amour pour Vous? Donnez-moi donc, mon ancien Alexandre, cette heure, précieuse au moins à moi. Qu’y risquez-Vous? Une de ces heures dont on Vous en arrache tant pour de simples convenances.

Lorsque, il y a 10 ans, je fus forcé de quitter Pétersbourg sans Vous avoir vu, une hémorragie terrible me mit au bord du tombeau. Si Vous voulez encore me refuser, ne craignez pas un accident pareil; mon tempérament n’est plus susceptible de cette secousse. Mais j’emporterai un souvenir cuisant qui répandra l’amertume sur le reste de mes jours.

Si par contre Vous voulez accéder à mon vœu, veuillez ne pas différer. Les devoirs de ma place et des raisons d’économie me forcent à partir le plus tôt possible.

Tout entier Votre Parrot

Annexe

Idées fondamentales qui peuvent servir à juger des plans pour mettre Pétersbourg à l’abri des inondations


Pour l’Empereur

Idées générales

1) La première chose à laquelle il faut tenir, c’est que l’eau de la Newa, dans la grande branche de ce fleuve, qui part de la grande courbure au-dessus du cloître Newsky et s’étend directement jusques à la mer, conserve sa pureté actuelle. C’est la boisson et la nourriture des habitants, qu’il faut conserver pure et saine; toute autre considération doit céder à celle-là.

Tout plan qui vise à barrer à demeure la Newa à sa partie supérieure et inférieure et jeter le fleuve entier au nord, change le lit de la Newa en un marais, malgré la passe supérieure et inférieure qu’on peut exécuter pour opérer une certaine vivification de cette eau stagnante. Faire cette opération, ce serait jeter toute l’eau pure de la Newa dans un désert pour n’offrir aux habitants qu’une eau stagnante et corrompue par les immondices de la ville entière. Les canaux de la ville, dont l’eau n’est déjà plus potable en été, deviendraient alors de vraies cloaques qui pestiféreraient leurs environs.

En outre, cette idée de rejeter la Newa entière vers le nord, de lui creuser un nouveau lit à demeure, soit par un tout nouveau canal, soit en élargissant la Newka, est sujette à des difficultés incalculables et même des dangers. L’histoire de l’hydraulique n’offre que peu d’opérations de ce genre qui souvent n’ont pas réussi.

2) Les ensablements sont un objet d’une importance majeure. Le Prof.Parrot a traité ce sujet dans son mémoire et il résulte de ses observations le moyen le plus sûr d’en empêcher la continuation, soit en grossissant la masse de fleuve, soit en donnant à son eau plus de chasse à son embouchure en coupant toutes les ramifications extérieures qui divisent la force du fleuve. Il a en outre proposé d’arrêter la Newka et la petite Newa à leurs embouchures et de ne laisser aux digues à cet effet que quelques passes pour vivifier l’eau de ces branches du fleuve assez pour laisser à l’eau plus de pureté que n’a celle des canaux de la ville. Pour déterminer la grandeur de ces passes, il faudra jauger la quantité d’eau que ces branches contiennent et fixer la fréquence de leur renouvellement par comparaison avec celui qui a lieu dans la grande Newa. Cette eau sera à la vérité moins pure; mais elle ne sert qu’aux gens riches qui s’amusent en été sur les isles et qui peuvent faire munir l’eau de la grande Newa s’ils le veulent. Par contre l’eau de la grande Newa aura, à raison de la plus grande affluence, une plus grande pureté; et celle des ces branches barrées sera bien plus pure que celle des canaux de la ville, parce qu’il n’y arrive presque pas d’immondices.

3) On propose de joindre Cronstadt à Pétersbourg dans un plan général de sûreté. Ce plan a quelque chose de grand et par conséquent d’attrayant. Mais il réunit tant d’inconvénients qu’on doit le regarder comme impraticable. D’abord, de quoi fera-t-on la grande digue qui enferme Pétersbourg et Cronstadt dans un seul bassin? Des digues de terre sont absolument impraticables sur ce terrain toujours mouillé et coupé de bancs de sable et de bas-fonds. La plus petite tempête les détruirait. Des digues de pierres brutes, sur une longueur de 30 Werstes, dont les frais n’iraient peut-être qu’à 90 millions de roubles, n’abriteraient pas; car les digues de cette espèce ne résistent pas longtemps aux eaux vives, celles que la tempête élève au-dessus du niveau de la mer. L’expérience de Cherbourg et du Breakwater de Plymouth l’ont prouvé. Ainsi il faudra des digues maçonnées, dont les frais iraient à 140 millions.

En outre, ce travail gigantesque étant exécuté, remplira-t-il le but proposé? Au moins pas celui d’empêcher les ensablements; car quoique l’on admette une passe de ce grand bassin à la mer, le fleuve trouvera toujours une résistance de la part des eaux de ce bassin plus considérable qu’à présent; de plus les vents d’est, de sud-est et de nord-est ne contribueront plus, comme jusqu’à présent, à curer le lit du fleuve, parce que la digue arrêtera le mouvement vers l’extérieur qu’ils tendent à donner à l’eau dans cet espace, aujourd’hui libre, mais alors fermé jusqu’à une passe insignifiante près. Enfin l’abord des vaisseaux sera très difficile et dans le temps de tourmente impossible, non seulement par la position de la passe, mais parce que, pendant les vents d’ouest, l’eau de ce bassin est refoulée sur le rivage de Pétersbourg et diminue la profondeur du bassin à son milieu et vers la digue.

Cronstadt doit donc toujours être considéré comme un problème à part.

Idées spéciales

4) Le talus des digues de terre doit être du côté de la mer extrêmement plat, sa hauteur au moins 12 fois dans sa longueur, et la surface aussi unie et homogène que possible. Construite dans ce principe, la digue de terre résistera à la plus grande fureur des vagues sans aucun secours étranger. Au contraire, il est éminemment dangereux de planter des arbres sur le rivage, entre la mer et la digue, pour rompre la première violence des vagues. Car si la tempête en déracine un seul, cet arbre devient en quelque sorte un bélier, qui, poussé à plusieurs reprises contre la digue, y fait une brèche; et une brèche étant faite, toute la digue ne manque pas d’être détruite dans moins d’une heure.

5) Les digues ou barres à pierres pendues sous l’eau doivent avoir plus de talus que le Breakwater de Plymouth, qui en Novembre a beaucoup souffert. Le Prof.Parrot les bâtit de pierres et de sable et juge par cette raison qu’il est inutile de les revêtir de gros blocs du côté de la mer, parce que le sable égalise la surface et reste à sa place en vertu du talus. Si au reste l’on a quelque crainte, ce revêtissement pourra avoir lieu et la digue sera alors vraiment invincible par le sable, le talus et ces blocs. Ce ne sera que quelques frais de plus.

6) Les digues de pierre au-dessus de l’eau doivent être maçonnées à toute leur surface en grosses pierres de taille, intérieurement non en moellons, mais en blocs correspondants, à la manière des murailles des cyclopes, dont l’âge remonte au-dessus de toute histoire et dont les restes nous étonnent. La face de ces digues, tournée du côté de la mer, doit être en talus dans la proportion de 1½ à 1 de la base à la hauteur, pour amortir le choc des vagues.

7) Lorsqu’on veut établir une ligne d’écluses au travers d’un fleuve, il faut que la somme des ouvertures des écluses soit égale à la largeur normale du fleuve, c.à.d. à sa plus petite largeur naturelle. Ainsi, les piliers des écluses barrent une partie du fleuve, la ligne entière doit être plus longue que cette largeur naturelle et ce surplus doit être égal à la somme des largeurs des piliers. Chaque fois que l’on a tenté de rétrécir la largeur libre de l’eau, on s’en est repenti, le fleuve causant toujours quelques dégâts.

8) Lorsqu’une écluse doit non seulement barrer un fleuve, mais aussi causer une crue d’eau de 10 à 12 pieds, ce qui sera le cas dans tous les plans où l’on voudra rejeter le fleuve hors de Pétersbourg pendant le temps d’un ouragan afin d’empêcher l’inondation, ces écluses, quoique doubles, exigent une force énorme non pour les ouvrir, mais pour les fermer. Le Professeur Parrot a imaginé une machine, au moyen de laquelle 4 hommes fermeront et ouvriront une de ces écluses, qui exigerait au moyen du cabestan au moins 200 hommes qu’on ne saurait d’ailleurs placer sur le petit espace d’un pilier. Le temps ne lui a pas permis de décrire cette machine.

<9) La circonstance que l’on peut gonfler les eaux de 10 à 12 pieds dans les parties supérieures du fleuve, donne un moyen sûr pour curer les canaux de la ville, au moyen d’un petit canal à écluse qu’on fera emboucher tantôt dans l’un, tantôt dans l’autre.>

9) Souvent pendant les orages un vaisseau se trouve surpris aux environs du golfe de Pétersbourg. Où ira-t-il, Pétersbourg étant barré de tout côté? L’humanité exige qu’on lui offre un asile et c’est une chose à laquelle il faut absolument songer à l’occasion des travaux qui mettent Pétersbourg en sûreté. Le plan du Professeur Parrot offre à cet effet un port sûr, capable de contenir 10 à 12 vaisseaux, derrière une des deux digues qui rompent la force des vagues à l’embouchure de la grande Newa.

10) Dans tous les plans possibles les glaces de la Newa, depuis sa grande courbure jusqu’à son embouchure, sont très incommodes, parce qu’elles sont enfermées. Or les glaces enfermées ne fondent que lentement et la navigation sur la Newa serait retardée chaque printemps de plusieurs semaines. Le Professeur Parrot a fourni dans son mémoire et dans le supplément, une méthode de se défaire de ces glaces au moyen de la scie, même avant la débâcle ordinaire, en sorte que le port de Pétersbourg pourra s’ouvrir chaque printemps plusieurs semaines avant le temps de la débâcle naturelle; ce qui est un avantage très précieux pour le commerce, sur lequel il est important de fixer l’attention1.

215. G. F. Parrot à Alexandre I